Lettre ouverte à la présidence de l’université de Caen

Lettre ouverte à la présidence de l’université de Caen

Comme nous n’avons cessé de le faire remarquer, la « continuité pédagogique » en vigueur depuis le début du confinement ne fait qu’accroitre les inégalités entre les étudiant.e.s.

Les étudiant.e.s vous le disent : vouloir mettre en place des examens terminaux dans une telle situation relève de l’acharnement.

Depuis le jeudi 6 avril, une plateforme de témoignages a été mise en place par notre syndicat pour permettre à ces dernier.e.s de partager leur situation concrète. Vous pensez peut-être que ces cas sont pris en charge par vos services ; en réalité les réponses apportées ne sont que rarement satisfaisantes.

– Manque d’outils informatiques, ce que les services de l’université essayent de régler mais qui n’est que du colmatage (par exemple, procurer des tablettes tactiles dans l’optique de faire du traitement de texte n’est pas une solution acceptables),

– Mauvaise connexion au réseau. L’université ne peut rien y faire, envoyer une clé 4G en zone blanche n’a aucun intérêt,

– Multiplication des « méthodologies de confinement » pour lesquels les étudian.t.e.s n’ont pas reçu d’enseignement,
– Cas dans lesquels la « continuité pédagogique », ou bien des oraux, sont assurés par téléconférence, négligeant les étudiant.e.s ayant des problèmes d’audition,

– Professeur.e.s n’étant pas en mesure d’assurer une continuité en ligne, par manque de formations aux outils informatiques,
– Manque d’espace ou d’une pièce isolée pour travailler, certain.e.s devant garder leurs frères et sœurs, ou ayant une situation familiale compliquée,

– Situation psychologique du confinement qui n’arrange rien, surtout pour les personnes restées seules loin de leur proches, dans des petits appartements,
– etc…

Nous vous rappelons que les dispositions de l’article D611-12 du Code de l’éducation énoncent que : « La validation des enseignements contrôlée par des épreuves organisées à distance sous forme numérique, doit être garantie par : 1° La vérification que le candidat dispose des moyens techniques lui permettant le passage effectif des épreuves ; 2° La vérification de l’identité du candidat ; 3° La surveillance de l’épreuve et le respect des règles applicables aux examens ».

Les conditions permettant l’égalité entre les candidat.e.s n’ont pas été mises en place, tout simplement car elles ne sont pas possibles à mettre en place dans cette situation exceptionnelle, les témoignages que nous avons reçus le prouvent. Une solution simple pourrait être adoptée par l’université de Caen : l’annulation des Contrôles Terminaux et la validation du semestre avec un 10 améliorable. Celles-ci ont déjà été adoptées par certaines composantes de facultés comme à Nancy ou Aix-Marseille. Néanmoins, l’université préfère se décharger sur ses travailleurs et travailleuses, de l’administration ou du corps enseignant, pour assurer coûte que coûte la continuité des inégalités, voire leur renforcement. Ces dernier.e.s sont le plus souvent impuissant.e.s aux problèmes auxquels ils et elles font face, ou bien ne pensent qu’unilatéralement les avoir résolus, alors que les solutions trouvées sont insuffisantes. Certain.e.s professeur.e.s entendent même augmenter la difficulté des examens sous prétexte d’une possibilité de triche (ce terme a-t-il un sens au vue des conditions actuelles ?). Cette situation plonge alors les étudiant.e.s dans l’arbitraire le plus total, sans n’avoir aucun recourt en cas d’abus.

Le syndicat SL Caen Solidaires Étudiant.e.s demande donc au président de l’université, conformément aux pouvoirs qui lui ont été conférés par la décision 2020-003 du Conseil de Formation et Vie Universitaire, de modifier les modalités de contrôle de connaissance du semestre en cours, pour appliquer la règle du 10/20 améliorable.

SL Caen, Solidaires Étudiant-e-s

 

Retrouvez la lettre en PDF : Lettre ouverte à la présidence